Les Cévennes

Ce pays pauvre donne une étrange valeur à tout ce qui appartient aux hommes, au moindre champ gagné sur la pente de la montagne, au bassin qui retient les eaux pour arroser les prairies, au sentier qui se glisse aux lisières des prairies, aux murettes de pierres sèches qui limitent les pâturages et les labours. Il n’y a pas ici de palais, de demeures somptueuses, ni de magnifiques églises, mais d’humbles maisons, des fermes perdues, des abris dispersés dans les combes de la vallée ou dans les replis des hautes crêtes.

 

André CHAMSON

faïsse ou bancel en cévennes

"faïsse" ou "bancel" :  le mas du diable à Portes dans le Gard (30).

Terre de souffrances, de pauvreté, de répression et de liberté, terre de résistance et de révoltes, terre d'asile et d'espoir, terre sauvage et terre humaine, bout du monde et cœur du pays des camisards, la pays Cévenol surprend par sa rudesse, retient par sa beauté et fortifie par son exigence. Pays de l'eau, elle a connu et connait des destructions par les calamités naturelles (maladies; sécheresses, pinèdes) , économiques ( exode rural, concurrence de la soie des Cévennes par la production industrielle d'Asie), religieuses et politiques (persécutions contre le culte issu de la Réforme, destructions des maquis par les nazis) mais selon le mot qui connut une belle postérité, elle résista. Aujourd'hui classée par l'UNESCO, cette terre sauvage à laquelle ses autochtones demeurent si attachés est devenue une destination pour les amateurs de randonnée pédestre, avec ou sans âne.